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Au coeur de la baleine

6 juillet 2015

PHILIPPE DRECQ-ESPARGELIERE : un comédien aux multiples facettes

Comédien aux multiples facettes, Philippe Drecq-Espargelière partage son temps entre les créations du Magic Land Theatre (Bruxelles), dont il est l’un des vétérans, la radio et le cinéma.

Spectacles contés passés et à venir

Ils étaient une fois

de Simon Gauthier & Philippe Drecq-Espargelière

créé du 23 juillet au 31 août 2013 au C.I.M.M. de Tadoussac

ilsetaientunefois

Ils étaient une fois : une légende amérindienne détonante… Suite à la chute mystérieuse d’un morceau de la voute céleste et à la présence d’un sale trou noir qui pompe la matière stellaire de sa belle création, le grand Manitou envoie sur terre les esprits du coyote et du loup en mission spéciale pour rétablir l’ordre originel… Le seul problème avec Coyote, c'est qu'une fois lâché, il travaille pour son propre conte...

Adepte d'un style narratif qui puise allègrement dans la référence cinématographique, Philippe Drecq-Espargelière emprunte, pour ce conte, autant à l'univers de Tex Avery qu'à Fenimore Cooper, au roman noir qu'à la musique de jazz.

Le résultat est une fable succulente et truculente, un road-movie visuel, musical et forcément jubilatoire qui, sous une apparente légèreté, pose cependant des questions dérangeantes dans un contexte mondial sensible. Quelle est la place de l'artiste et son engagement dans les enjeux écologiques de notre époque ? 

 

***

 

Le Sacrifils

de Philippe Drecq-Espargelière

- En cours d'élaboration -

Le petit Pierre refuse d’admettre que son père est mort à la guerre : pour lui, le disparu est prisonnier d’une réalité parallèle, enfermé dans une tour par le terrible Prince noir. Il sera donc le chevalier blanc, le fils sacrifié, seul capable de le sauver et de le ramener à la maison pour Noël. Entre le refus de la mort, la peur de vivre et l’amour filial, un voyage au cœur de soi, vers soi.

 

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6 juillet 2015

EDITIONS F/DEVILLE : Au cœur de la baleine, 76 pages, 10,00 €

livre

Lien vers la maison d'édition online : CLIC !

6 juillet 2015

EXTRAITS

Il s’appelait Patricio Izamaru. Il était né en l’an de grâce 1678 à St Jean de Luz, dans une petite cabane de pêcheurs, au cœur d’un vieux pays, traversé par les montagnes, face à l’océan. Ce vieux pays dont l’origine et la langue se perdent dans la nuit des temps, ce pays fier qui a un pied campé en Espagne et l’autre en France, c’est le pays Basque.

C’est là, entre plage et marais, que le petit Patricio Izamaru passa les premières années de sa vie à jouer avec les autres enfants, à ramasser les coquillages, pour ensuite, dès que l’âge le lui permit, grimper en haut de la tour de guet du village afin d’être le premier à apercevoir le souffle des baleines qui venait croiser au large du golfe de Gascogne. Vibrant d’excitation, il se dressait alors de toute sa petite taille, pointait un doigt vers l’horizon et criait à plein poumons:

-            Balia, Balia, elle souffle, elle souffle....

(…)

Les chasseurs basques lui avaient donné un surnom. Ils l’avaient appelé Tximista, ce qui signifie en langue basque l’éclair de feu. Mais les colons américains de Nantucket et les gars de St Pierre en Terre Neuve lui en trouvèrent un autre, plus facile à prononcer que ce Tximista basque et surtout plus évocateur. Ils l’appelèrent Pat Cartier, le tueur de baleines. Pour le commun des mortels et pour l’Histoire, c’est ce surnom qui lui restera. Le trait d’humour faisait, bien sûr, référence au célèbre explorateur Jacques Cartier, mais, surtout, il collait bien au caractère impitoyable du jeune harponneur, à son ardeur à la tâche et à son obstination légendaire à ne pas lâcher une proie avant de lui avoir pris la vie.

De Tadoussac à Blanc-Sablon, d’Anticosti à l’Ile au Sable, de la baie d’Hudson à Port la Joy, dans tous les ports, dans tous les postes de traite, tout le monde connaissait Pat Cartier le tueur de baleine. Tous racontaient ses exploits et tous les marins voulaient faire partie de son équipage. Il avait avec lui la bonne étoile.

(…)

S’il y a bien un cœur qui bat au fond de lui, un organe qui se contracte et envoie du sang dans les artères et les vaisseaux du corps, ce n’est pas son cœur. Et ce n’est pas son corps. Le cœur qui bat en lui pèse plus de 600 kg. Le corps dans lequel il se trouve n’est pas celui qu’il connait. Sa prière a été exaucée! C’est ce qu’il voulait! Il a imploré Dieu pour quitter sa prison, ce corps dans lequel il allait mourir asphyxié. Voilà, c’est fait. Mais il est maintenant enfermé dans quelque chose d’autre, dans une forme nouvelle et inconnue.

(…)

6 juillet 2015

UNE AUTRE HISTOIRE...

Le spectacle a été créé et joué une soixantaine de fois au Musée de la baleine de Tadoussac en 2014, à la jonction de la rivière Saguenay et du fleuve St Laurent, point de rencontre des eaux salées et des eaux douces, dans cette baie magnifique que les baleines visitent depuis toujours, où les chasseurs basques se sont installés à partir du XVème siècle.

Les terribles conditions de pêche dans les eaux glacées du Labrador à l’époque de la grande chasse, la taille gigantesque des animaux et l’affrontement mythique de l’homme et de la bête ont imposé d’emblée une figure de proue héroïque et un souffle épique au récit, mais sous la grande histoire des chasseurs basques en Nouvelle France, coule une autre histoire. Une histoire qui pose des questions toujours actuelles et plus que jamais pertinentes sur notre relation à la terre et au monde animal. De quelle façon traitons-nous la nature et quelles sont les lois qui nous y autorisent ?

Poser le rapport conflictuel de l’homme au monde et s’interroger sur les solutions qui pourraient y remédier font partie des fonctions premières et civilisatrices du conte.

En confrontant Pat Cartier, le tueur de baleine, figure mâle et monolithique du pionnier conquérant, à la peur de la mort et de la disparition, j’ai voulu ouvrir une faille dans la cuirasse, percer une voie d’eau qui provoque la bascule.

L’alternance entre les points de vue du chasseur et de la proie, entre microcosme et macrocosme ainsi que l’irruption du merveilleux dans le récit, ajoutent une confusion des frontières identitaires qui conduit à une reconnaissance intime de l’autre.

Lorsque le liquide envahit les poumons pour y remplacer l’oxygène, le tambour binaire s’arrête et la ligne temporelle et linéaire du récit s’inverse. Alors commence pour le chasseur une dérive intérieure, un voyage initiatique vers l’origine, vers un état de conscience qui relie l’homme à l’animal toujours vivant et présent en lui.

Il n’y a pas si longtemps, ne flottions-nous pas tous dans les eaux salées d’une autre mère ?

Lorsque l’éclair de feu du harpon tombe du ciel, frappe la surface du monde, fend la graisse et descend vers le cœur de la bête pour y prendre la vie, étonnamment il y trouve l’enfant, toujours porteur d’espoir…

S’il est des mots, des récits, des chants qui tentent de réparer, de recoller, de retourner à l’essentiel, de retisser le lien vers le mystère et le merveilleux, celui-là a cette vocation… 

Le texte original AU CŒUR DE LA BALEINE a été édité en Belgique par les éditions f/Deville et adapté pour la radio par la RTBF (La première, Par oui-dire, Pascale Tison)

 

6 juillet 2015

L'AFFICHE DU SPECTACLE

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6 juillet 2015

UN CONTE INITIATIQUE, de et par Philippe Drecq-Espargelière

Durée : 55 mn

01_bis

Le plus impitoyable des chasseurs de baleines tombe au large des eaux glacées du Labrador lors d’une pêche haletante et sauvage. Le temps et l’espace basculent lorsque le terrible harponneur comprend que son cœur mourant bat dans celui d’une baleine. Accident métaphysique, expérience illimitée, cette incroyable aventure nous interroge sur le cycle de la vie et ses métamorphoses au cœur du vivant.

En podcast ici : Par ouï-dire, émission de Pascale Tison : CLIC !

 

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